📖 NeuroSciences & Sociétés Plurielles-ST1303 ☞
Un article du professeur Bernard Laurent proposé par l'Académie Nationale de Médecine ici montre les progrès rapides dus notamment à l'imagerie médicale. Avril 2013.
“Les techniques d’imagerie fonctionnelle d’un sujet soumis à une expérience doulou- reuse (vécue, observée ou imaginée) sont encore du domaine de la recherche. Elles ont permis de progresser considérablement dans la connaissance du rôle du cerveau et du psychisme dans l’intégration et le contrôle de la douleur, d’en évaluer les modulations, mais aussi d’isoler certains dysfonctionnements en pathologie, en particulier lors des douleurs dites « fonctionnelles » sans support lésionnel. La dichotomie soma psyché est mise à mal par ces avancées et le concept de douleur psychosomatique doit être dépassé.”
L’imagerie fonctionnelle de la douleur : de la réponse somatique à l’émotion
A.Médecine Vidéo de 52 mn
“En combinant des études biochimiques avec des approches fonctionnelles par imagerie et par électrophysiologie, les recherches récentes en neurosciences nous permettent de mieux comprendre l’organisation et le fonctionnement des systèmes nociceptifs et leur modulation endogène.
Ces travaux devraient aboutir à l’identification de pistes thérapeutiques destinées à prévenir ou à diminuer la douleur. Néanmoins, force est de constater que la douleur reste une problématique médicale majeure, en particulier lorsque elle s’avère chronique. La prévalence de la douleur chronique dans notre société est souvent sous-estimée et pourtant les conséquences négatives sur l’individu, son entourage et la société sont considérables.
Alors que dans d’autres domaines de la pharmacologie, l’arsenal thérapeutique tend à s’étoffer ou se renouveler, le traitement de la douleur repose essentiellement sur des médicaments plutôt anciens tels le paracétamol (1950), l’acide acétylsalicylique (1897), quelques antiinflammatoires comme l’ibuprofène (1960), la morphine (début 1800) et la codéine (1832). Si ces composés s’avèrent la plupart du temps précieux pour soulager la douleur aigue, leur efficacité dans la prise en charge de la douleur chronique reste limitée.
Le syndrome douloureux chronique est une maladie complexe du système nociceptif et son traitement combine souvent les antidouleurs conventionnels avec des dérivés antiépileptiques et antidépresseurs. Même si ils sont indispensables, ces traitements au long cours ne sont pas sans risque d’interactions médicamenteuses et d’effets indésirables, et doivent être dès lors être envisagés avec prudence en considérant chaque patient individuellement.”